Fin juillet 1521
Brunei (Île de Bornéo)
Les différents récits qui relatent les évènements survenus en cette fin juillet 1521 sont très confus, et les faits parfois entremêlés, voire contradictoires. Il s’avère extrêmement compliqué de déterminer la chronologie des faits de manière précise.
Lundi 29 juillet au matin, [1] la Trinidad et la Victoria sont ancrées dans la baie de Brunei lorsqu’un marin monté au hunier [2] aperçoit de très nombreuses embarcations qui viennent dans leur direction, depuis la terre. [3]
L’inquiétude monte : la veille déjà, à l’heure des vêpres, plusieurs jonques sont venues mouiller dans le dos de leurs caraques [4] ; placés près de la barre (qui fait sans doute référence à la bande de terre de Tajong Pelumpong) , ils semblent bloquer la sortie de la baie. [5]
Craignant d’avoir été trahis, les Espagnols hissent précipitamment les voiles, et abandonnent au passage une ancre. [6]
On fait feu sur les embarcations qui approchent, tuant un grand nombre de personnes. Puis les deux naos se dirigent vers les jonques qui ferment l’entrée de la baie. Les voyant fondre sur elles, les jonques mettent voiles et tentent de s’enfuir. L’une d’elle est néanmoins arraisonnée et une vingtaine d’hommes capturés. [7]
Les Européens décident alors de se réfugier près de « l’île des myrobolants » (probablement Pulau Muara Besar). [8] La jonque capturée est tractée par la Trinidad ; mais durant la nuit, les navires essuient un grain venant de l’ouest, qui fait couler la jonque sans qu’ils n’aient rien pu récupérer de son précieux contenu. [9]
Le lendemain, le raja Bolkiah, informé de la destruction d’une partie de la flotte, assure à ses visiteurs occidentaux que les bateaux ne sont pas là pour les attaquer, mais ne sont que de passage dans leur guerre contre les « gentils ». [10] Ils reviennent d’une expédition à Laut, une île située à la pointe sud-est de Bornéo : ils y auraient mis à sac la cité, qui préférait se soumettre au roi « gentil » de Java plutôt qu’au roi maure de Bornéo. [11]
Afin de confirmer ces allégations, des têtes tranchées sont exhibées. [12]
On ne sait pas très bien comment la communication s’est établie entre le raja et les Espagnols, car les sources diffèrent : selon Pigafetta, des marins demeurés à terre pour commercer auraient servi d’intermédiaire. [13]
Sept membres d’équipage se trouvent en effet encore à terre, et il apparaît que Bolkiah les empêche de retourner à leurs vaisseaux. Il s’agit de Gonzalo Gomez de Espinosa, Juan Sebastián Elcano, Juan Griego, Mateo de Gorfo, Domingo de Urrutia, Gonzalo Hernández et Juanillo (le fils brésilien de João Carvalho).
On ne sait là encore pas très clairement la raison de leur présence à terre, ni depuis combien de temps ils s’y trouvent.
Ginés de Mafra laisse entendre que certains pourraient se trouver là depuis la visite au palais royal. [14] Il pourrait s’agir de Espinosa et Elcano, mais également de Juan Griego, Mateo de Gorfo et Juanillo, qu’il cite comme faisant partie de la délégation. [15]
Pigafetta dit simplement qu’ils commerçaient en ville ; il nomme uniquement le fils de Carvalho, et parle de deux hommes (que l’on devine être Urrutia et Hernández). [16]
D’après Antonio de Brito, deux marins grecs (Juan Griego et Mateo de Gorfo) manquaient à l’appel et l’on a envoyé trois personnes à terre pour les chercher. Il ne dit pas qui sont ces trois personnes. [17]
Le chroniqueur portugais Gaspar Correia donne une version plus complète, mais radicalement différente : la veille de l’attaque, Bolkiah aurait demandé à João Carvalho de lui envoyer son fils Juanillo, car ses propres enfants désiraient le rencontrer. Bien qu’il ait demandé à ce que seuls deux hommes maximum soient à terre en même temps, Carvalho accepte la requête ; Juanillo se rend au palais avec des présents et accompagné de quatre hommes. L’identité des quatre n’est pas précisée ; mais on peut y voir les mêmes quatre que cite Mafra, mais dans des circonstances différentes. [18]
Via les personnes faites prisonnières lors de la rixe, Carvalho demande à Bolkiah de lui envoyer les personnes se trouvant encore à terre. Face au refus de Bolkiah, le capitán general menace d’incendier des navires dans le port de Brunei, et ce jusqu’au retour des leurs. [19]
À un moment donné, une énorme jonque approche de la baie. On lui indique de passer son chemin, ce qu’elle refuse. On tire au canon, touchant l’un des deux gouvernails de la jonque, et le navire finit par se rendre. [20]
On compte 90 à 100 hommes, et cinq femmes. [21]
L’équipage de la jonque raconte faire partie d’une armada ; mais sur le trajet, une tempête les a mis à l’écart du reste de la flotte ; ils ont alors cherché refuge dans ce port car le souverain y est un parent de celui de Luzon, d’où ils sont originaires. [22] (On peut se demander si les jonques qui barraient l’entrée de la baie ne constituaient justement pas le reste de l’armada en provenance de Luzon).
Il est à noter qu’un marin de la Victoria, Nicola Tragone, dit « Nicolás de Capua », est tué sur une jonque le mardi 30 juillet 1521. [23]
Cela a pu se produire lors de la capture de la première ou de la seconde jonque ; la première fut a priori plus violente, mais elle a eu lieu la veille, le lundi 29 ; la capture de la seconde semble plus pondérée, mais semble se situer le mardi 30 justement. Autre hypothèse : le matelot serait décédé de ses blessures le lendemain de la bataille.
Comprenant que tous ces gens peuvent servir de monnaie d’échange, une partie d’entre eux est chargée sur une chaloupe et envoyée à terre, porteuse d’un message pour le souverain : qu’il libère leurs sept camarades, et ils libéreront en retour tout le reste de l’équipage de la jonque. [24]
Dans l’intervalle, et sans avoir consulté personne, João Carvalho décide de rendre leur liberté à presque tous les prisonniers restants qui s’en vont dans leur jonque. Il affirme avoir obtenu l’assurance que le retour des Européens serait négocié, mais il semble qu’un paiement en pierres précieuses ait facilité les négociations.
Un prao manœuvré par des indigènes arrive bientôt, [25] mais avec uniquement deux occidentaux : Gonzalo Gomez de Espinosa et Juan Sebastián Elcano. [26]
Ceux-ci racontent que Juan Griego et Mateo de Gorfo ont exprimé la volonté de demeurer à Brunei. Les deux Grecs auraient également appris que le petit Juanillo était mort, mais sans l’avoir vu eux-mêmes, car ils étaient demeurés séparés des autres Européens qui se trouvaient en ville. [27]
Les deux officiers ont été bien traités et n’ont rien su de l’armada qui avait « attaqué » leurs caraques. [28] Le raja Bolkiah leur aurait exprimé le plaisir qu’il avait en leur compagnie pour justifier son refus de les reconduire à leurs vaisseaux. [29]
Surtout, ils ont entendu dire qu’un ou deux jours auparavant, une grande jonque est arrivée avec à son bord le fils du roi de Luzon, qui venait épouser une fille du roi de Brunei. Le prince se trouve également être capitaine général du souverain de Brunei. [30]
Les marins comprennent alors qu’il s’agit de l’homme que Carvalho a libéré. [31] L’équipage est furieux : avec un personnage d’une telle importance, il eut été aisé de négocier le retour de leurs camarades, et même une forte rançon (tous ces gens portaient de somptueux vêtements et bijoux). [32] Antonio Pigafetta note d’ailleurs que le Portugais a payé sa cupidité avec la vie de son fils. [33]
João Lopes Carvalho est alors destitué de son commandement au profit de Gonzalo Gomez de Espinosa, l’ancien prévôt de la flotte. [34]
La Trinidad et la Victoria quittent alors Bornéo en abandonnant Domingo de Urrutia et Gonzalo Hernández (qui, comme Juanillo, sont peut-être morts). [35]
À bord des deux navires se trouvent un certain nombre d’indigènes qui n’avaient pas été libérés. [36]
Si certaines sources indiquent le mardi 30 juillet comme date de départ, il semble plutôt que celui-ci ait lieu tout début août.
Le souverain de Brunei, le raja Bolkiah, a-t-il réellement cherché à intriguer contre les explorateurs européens ou s’agit-il d’un simple quiproquo ?
Si Antonio Pigafetta et le Pilote génois mentionnent une possible trahison lorsque la foule d’embarcations fond sur eux, il s’agit d’un sentiment qui anime l’équipage, non une vérité. [37]
Par contre, le chroniqueur portugais Gaspar Correia est clair à ce sujet : le raja Bolkiah souhaitait récupérer toute les marchandises qu’emportaient les caraques, et avait pour se faire comploté avec des marchands javanais présents sur place. [38] Cette hypothèse pose néanmoins question : la flotte présente dans le port revenait a priori d’une campagne contre Laut, qui avait juré allégeance à Java plutôt qu’à lui (c’est ce qu’aurait affirmé Bolkiah aux Espagnols selon Pigafetta) ; on peut donc estimer que Java et Brunei n’étaient guère en bons termes. [39] Donc soit Bolkiah a menti, soit les marchands javanais sont tout de même tolérés, soit Correia fait erreur.
L’idée de faire venir Juanillo, pour ensuite le retenir et faire pression sur son père (le commandant de la flottille espagnole) corroborerait la volonté de nuire de Bolkiah, et apparaît séduisante : Juanillo était métis Portugais-Brésilien et pouvait donc représenter une sorte de « curiosité » pour les enfants du souverain. Mais d’une part on peut se demander comment l’existence du garçon était connue à la cour ; d’autre part, cette hypothèse émane là encore de Correia qui, sur l’histoire du prince de Luzon, semble montrer qu’il enjolive son récit d’anecdotes plus ou moins inventées.
Le mystère reste entier.
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[1] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319) : « En la mañana del 29 de julio, que era lunes »
[2] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207 : « Pues pasados quince días, un lunes de mañana (…) y luego subió un marinero a la gavia »
[3] Antonio Pigafetta parle de plus d’une centaine de pirogues, réparties en trois escadres. Ginés de Mafra et le Pilote génois en mentionnent plus de 200, à voiles ou à rames. 260 pour Albo. Martín de Ayamonte monte à 300.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319)
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.19
Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207
Bernal, Derrotero de Francisco Albo (2015), p.15
Vázquez Campos, Bernal Chacón & Mazón Serrano, Auto de las preguntas que se hicieron a dos Españoles que llegaran a la fortaleza de Malaca, venidos de Timor en compaña de Álvaro Juzarte, capitán de un junco, (Témoignage de Martin de Ayamonte), p.7
[4] Antonio Pigafetta en compte 8 ; le Pilote génois et Ayamonte 5 ; Ginés de Mafra seulement 3.
Les auteurs modernes comme Jean Denucé et José Mariá de Queirós Veloso suivent ce dernier.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319) : « varias embarcaciones grandes llamadas juncos, que el día precedente habían venido a fondear por la popa de nuestras naves »
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.19
Vázquez Campos, Bernal Chacón & Mazón Serrano, Auto de las preguntas que se hicieron a dos Españoles que llegaran a la fortaleza de Malaca, venidos de Timor en compaña de Álvaro Juzarte, capitán de un junco, (Témoignage de Martin de Ayamonte), p.7
Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207
[5] Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.332
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.511
[6] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319)
[7] Selon Antonio Pigafetta, afin de s’assurer de ne pas finir encerclés, ils font feu sur les jonques, tuant un grand nombre de personnes. Quatre jonques parviennent à s’échapper, mais s’échouent à terre ; les quatre autres sont arraisonnées.
D’après Ginés de Mafra, les équipages se sont enfuis dans des barques et deux jonques sont prises aisément, la troisième abandonnée.
Le Pilote génois (Leone Pancaldo ou Giovanni Battista da Ponzoroni) dit que les jonques se trouvant près de la barre, les voyant arriver, tentent de s’enfuir, mais ils en arraisonnent une et capturent une vingtaine d’hommes.
Martín de Ayamonte parle de la capture de trois jonques, les deux autres s’enfuyant.
[8] Voir également l’article du Arrivée à Bornéo (10.07.1521).
[9] Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.19
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.332
[10] C’est le terme utilisé par Antonio Pigafetta pour désigner des indigènes non convertis à l’une des religions monothéistes. À l’origine, le terme « gentil » est une traduction de l’hébreu goyim, soit un non-juif ; par extension, il désignait un non-croyant dans la bouche d’un adepte d’une religion.
[11] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.94 ; Charton p.319)
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.332
[12] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.95 ; Charton p.319)
[13] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.94 ; Charton p.319)
[14] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.206
[15] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XV, p.205
[16] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.94-95 ; Charton p.319)
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.511
[17] Le courrier d’Antonio de Brito se base sur les témoignages des marins qu’il a capturés aux Moluques, fin 1522.
Medina, Carta de Antonio de Brito al rey Don Juan III, refiriéndole cómo se condujo con los tripulantes de la armada de Magallanes (1920), p.103
[18] Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – Gaspar Correa’s Account of the Voyage (1874), p.253
[19] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.95 ; Charton p.319)
Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207
[20] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.20
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.332
[21] L’historien belge Jean Denucé précise que l’une des femmes a un enfant de deux mois.
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.20
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.332
[22] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207
[23] Bernal, Declaración de las personas fallecidas en el viaje al Maluco (2014), #75
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #183
[24] Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.20
[25] Jean Denucé indique « au bout de deux jours ».
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.333
[26] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVII, p.208
Vázquez Campos, Bernal Chacón & Mazón Serrano, Auto de las preguntas que se hicieron a dos Españoles que llegaran a la fortaleza de Malaca, venidos de Timor en compaña de Álvaro Juzarte, capitán de un junco, (Témoignage de Martin de Ayamonte), p.7 note 47
[27] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVII, p.208-209
[28] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVII, p.209
[29] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.206
[30] Le Quincentennial Commemorations in the Philippines (QCP) identifie ce prince comme étant le raja Matanda, souverain de Manille.
Antonio Pigafetta dit qu’il revient d’une campagne militaire à Laut, mais il est possible que le Lombard se soit mépris ou ait mélangé différents éléments.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319)
[31] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVII, p.209
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – Gaspar Correa’s Account of the Voyage (1874), p.253
Le chroniqueur portugais Gaspar Correia donne une intrigante version de cet évènement. Carvalho (après avoir profité des femmes capturées sur la jonque), aurait convenu avec le prince de le laisser s’enfuir avec ses gens, en échange de pierres précieuses ; ce qu’ils firent de nuit, à la nage. Carvalho aurait alors fait semblant de dormir et se serait plaint de la disparition au réveil. Les marins comprennent cependant très vite la forfaiture et le mettent aux fers. (Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – Gaspar Correa’s Account of the Voyage (1874), p.253)
Tout ceci semble, au moins en partie, de l’affabulation : on imagine mal le prince et sa suite rallier la rive (lointaine) à la nage. D’autant que l’historien espagnol Eustaquio Fernández de Navarrete laisse également entendre qu’Elcano a rejoint la flotte dans le canot qui a amené le prince. (Navarrete, Historia de Juan Sebastián del Cano (1872), p.63)
[32] Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVI, p.207 & XVII, p.209
[33] Ici, Antonio Pigafetta se montre particulièrement sombre et loin de l’homme candide que laisse entrevoir son récit. Le voyage l’a-t-il changé ou sait-il simplement se montrer pragmatique quand cela s’avère nécessaire ? (surtout vis-à-vis d’indigènes qu’il considère, comme les gens de son époque, comme inférieurs).
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.94 ; Charton p.319)
[34] Bernal, Derrotero de Francisco Albo (2015), p.15
Ginés de Mafra, Libro que trata del descubrimiento del Estrecho de Magallanes (1542), XVII, p.209
[35] Le Pilote génois précise qu’ils ont attendu deux jours après le retour de Espinosa et Elcano.
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.20
[36] 14 hommes et 3 femmes selon le Pilote génois ; 8 hommes et 2 femmes selon le chroniqueur Antonio de Herrera y Tordesillas.
Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874), p.20
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.333 (citant Herrera)
[37] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.93 ; Charton p.319)
[38] Sir Stanley of Alderley, The First Voyage Round the World – Gaspar Correa’s Account of the Voyage (1874), p.
[39] D’ailleurs, Antonio Pigafetta parle un moment d’une ville « gentille », également sur pilotis et plus grande que Brunei, que l’on aperçoit depuis les navires (et donc située également dans la baie de Brunei) ; il ajoute que Maures et Gentils se vouent une profonde inimitié et qu’’il ne se passe pas un jour sans qu’ils ne se querellent.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.94 ; charton p.319)