Escale à Balambangan pour réparations

 

Mercredi 14 août 1521
Bornéo (Malaisie)

Après avoir quitté Brunei dans la précipitation, la flottille remonte le long de la côte ouest de l’île de Bornéo, empruntant ainsi le même chemin qu’à l’aller. Cependant, la Victoria prend l’eau et, aux parages des îles Mantanani (Pulau Mantanani), [1] la Trinidad vient s’échouer sur des hauts-fonds. L’incident est sans gravité, mais les deux navires doivent patienter plusieurs heures que la marée redescende pour pouvoir repartir. [2]

L’historien espagnol Eustaquio Fernández de Navarrete précise que la Trinidad est un navire plus solide et en meilleur état que la Victoria (la Capitana, que por ser nave más sólida estaba en mejor estado). Or, selon des recherches récentes, la caraque aurait au contraire été un navire plutôt en bon état au moment de son achat (d’occasion) [3] ; peut-être a-t-elle subi de nombreux dommages, mais Navarrete ne s’étend pas sur ce point ni n’indique d’où il tient l’information. [4]

 

Durant la nuit, une terrible tempête secoue les bateaux, manquant envoyer la Trinidad par le fond. [5]

Au cours de cette même nuit, un marin (probablement de la Trinidad) souffle sur une chandelle et envoie par inadvertance la mèche encore allumée directement dans une caisse de poudre. Fort heureusement, il parvient à s’en saisir avant que la poudre ne prenne feu et ne fasse exploser le navire. [6]

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Départ précipité de Bornéo

 

Fin juillet 1521
Brunei (Île de Bornéo)

Les différents récits qui relatent les évènements survenus en cette fin juillet 1521 sont très confus, et les faits parfois entremêlés, voire contradictoires. Il s’avère extrêmement compliqué de déterminer la chronologie des faits de manière précise.

 

Lundi 29 juillet au matin, [1] la Trinidad et la Victoria sont ancrées dans la baie de Brunei lorsqu’un marin monté au hunier [2] aperçoit de très nombreuses embarcations qui viennent dans leur direction, depuis la terre. [3]

L’inquiétude monte : la veille déjà, à l’heure des vêpres, plusieurs jonques sont venues mouiller dans le dos de leurs caraques [4] ; placés près de la barre (qui fait sans doute référence à la bande de terre de Tajong Pelumpong) , ils semblent bloquer la sortie de la baie. [5]

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Visite au souverain de Brunei

 

Mi-juillet 1521
Brunei (Île de Bornéo)

Ayant été averti de l’arrivée des Européens, le souverain envoie de nouveaux messagers à bord de trois canots. Après leur avoir offert des mets à base de riz, les locaux les informent que le souverain consent à les laisser faire du commerce au port, et demande à ce que des émissaires de la flotte viennent le voir. [1]
Là encore, les éléments sont imprécis : selon Ginés de Mafra, il s’écoule deux jours avant que la demande n’arrive (soit environ le 12/07), et il désire voir une délégation de six ou huit hommes ; Antonio Pigafetta parle de six jours (soit environ le 15/07), dit qu’ils sont sept, et semble sous-entendre qu’ils y vont de leur propre chef (l’invitation n’est pas mentionnée). L’historien chilien Eustaquio Fernández de Navarrete indique qu’il demande à voir deux hommes, mais que la délégation complète en comprend sept.

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Arrivée à Bornéo

 

Lundi 8 juillet 1521
Île de Bornéo (Indonésie, Malaisie)

Après avoir quitté le port de Tagusao (Palawan, Philippines) le vendredi 21 juin 1521, l’armada fait route vers le sud-ouest, longeant la côte de l’île. Elle passe à proximité de Balabac, une petite île située au sud de Palawan, avant d’atteindre Banggi, île située au nord de Bornéo.
Guidé par les Maures embarqués à Tagusao, ils longent la côte de Bornéo avec prudence : les nombreux bancs de sable les obligent à naviguer très près de la côte et à « marcher avec la sonde à la main » (es menester andar con la sonda en la mano) selon Francisco Albo. [1] Ils atteignent deux îlots qu’ils nomment San Pablo (Saint-Paul), tout comme l’imposante montagne qui domine Bornéo. [2] Selon l’historien belge Jean Denucé, il s’agit des îles Mantanani, [3] qui se trouvent au nord-ouest par rapport au Kinabalu (Gunung Kinabalu), point culminant de la Malaisie (4 095 m). Le Pilote génois (Leone Pancaldo ou Giovanni Battista da Ponzoroni) précise qu’ils s’y ancrent, sans préciser pourquoi ni combien de temps.

Le même jour, la flotte arrive en vue du port de Bornéo, qui correspond à l’actuel Brunei. Cependant, des vents contraires les empêchent de l’atteindre et les contraignent à s’ancrer près d’une île située à 8 lieues du port, et que Denucé identifie comme étant Labuan. [4]

 

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