Errance aux Philippines

 

Octobre 1521
Philippines

La flotte laisse définitivement Palawan le lundi 7 octobre 1521 et prend la direction de Mapun (6,81°N, anciennement Cagayan Sulu). [1]

Poursuivant sur un cap sud-est (SE), ils font route vers Jolo (5,81°N), dans l’archipel de Sulu. [2] Antonio Pigafetta signale que durant le trajet, ils voient la mer couverte d’herbe. [3]
S’ils ne s’arrêtent pas à Jolo, les narrateurs de l’époque racontent que l’île regorge de perles, souvent assez grosses. C’est d’ailleurs de là que viennent les deux perles de la taille d’un œuf d’oie qui se trouvent sur la couronne du souverain de Brunei. [4]
Maximilianus Transylvanus ajoute que les marins ne peuvent s’en procurer car ce n’est pas la saison de la pêche aux huîtres. Néanmoins, ils ont pêché une grosse huître dont la chair faisait 21 kg. [5]
Selon Jules Verne, « Soulou » constitue un repère de forbans malais. [6]

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Capture du gouverneur de Palawan

 

Fin septembre 1521
Quelque part entre Bornéo et Palawan (Philippines)

Après un mois consacré à réparer les deux navires, les marins repartent en quête des îles Moluques, but de l’expédition, mais dont ils ignorent la localisation.

L’armada, à présent commandée par Giovanni Battista da Ponzoroni, quitte le port de Port de Sainte Marie d’Août (Porto de Santa Maria de Agosto) le vendredi 27 septembre 1521. [1]

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Séjour à Palawan

 

Courant mai 1521
Mapun (Philippines)

Après avoir passé quelques jours à Mindanao, l’armada (qui ne compte plus que deux navires) prend un cap WSW, [1] pour tenter de rejoindre l’île de Bornéo, dont leur a parlé Calanao, le souverain de Kipit. [2]

 

Sur le trajet, ils marquent un arrêt près d’une île très peuplée ; comme dans les autres îles, ils sont nus mais très bien armés. D’après Antonio Pigafetta, ils prennent les explorateurs européens pour des sortes de dieux.
Il y a cependant trop peu à manger sur cette île pour qu’ils puissent avitailler.

Cette île est celle de Mapun (7,0°N, anciennement Cagayan Sulu).

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Escale à Mindanao

 

Courant mai 1521
Mindanao (Philippines)

Peu de temps après avoir incendié la Concepción, les deux navires restants passent près d’une île où les habitants sont « noirs comme les Éthiopiens ». [1] Miguel López de Legazpi fera la même observation lors de son passage en 1565 et nommera l’île « Negros » (nom qu’elle porte encore aujourd’hui). [2]

L’existence d’un contact direct entre les insulaires et les marins de l’armada n’est pas clair (peut-être les ont-ils seulement aperçus). Antonio Pigafetta dit qu’ils ont « côtoyé » l’île (costeamos una isla), ce que l’on pourrait comprendre par longer les côtes ; Francisco Albo précise lui que, comme Cebu, on y trouve de l’or et du gingembre, chose qu’il ne peut savoir qu’en ayant débarqué. [3]

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Incendie de la Concepción

 

Jeudi 2 mai 1521
Bohol (Philippines)

La flotte a quitté Cebu avec précipitation et navigue sud-ouest jusqu’à arriver près de la côte ouest de l’île de Bohol, où elle marque un arrêt (par une latitude de 9º ¾). [1]

Les équipages ont été décimés par l’Assaut sur Mactan et par le Banquet de Cebu, et ne sont plus en mesure de manœuvrer trois navires. Un conseil est tenu, et à l’issue d’un vote, [2] décision est prise d’abandonner la Concepción, qui est la caraque en plus mauvais état. [3]

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Le Banquet funeste de l’île de Cebu

 

Mercredi 1er mai 1521
Cebu (Philippines)

Au matin, Humabon convie les Européens à un banquet, à l’issue duquel il leur remettra un présent à destination du roi Carlos, dont il a hérité du nom de baptême : de grosses pièces d’or, en quantité, dont certaines incrustées de diamants ou de rubis. [1] Il recommande que tous les « chefs » des occidentaux soient présents pour donner plus de prestige à ce dernier repas. [2]

João Serrão se montre réservé, mais Duarte Barbosa accepte et contraint les autres à s’y rendre. [3] (Ce qui tend à prouver qu’il est bien le nouveau capitán general, et que Serrão ne fait que le seconder). En plus de renouer les liens, il compte demander à ce que deux pilotes locaux les guident vers Bornéo.

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Redistribution du commandement

 

Samedi 27 avril 1521 – Après-midi
Cebu (Philippines)

Avec la mort de Fernão de Magalhães, l’Armada para el descubrimiento de la especería se voit contrainte d’élire un nouveau commandant.

Le choix se porte sur deux hommes : Duarte Barbosa, navigateur expérimenté et beau-frère de Magellan, et João Rodrigues Serrão, autre marin d’expérience et surtout parent de Francisco Serrão, l’homme qui a fait germer en Magellan l’idée d’un accès aux Moluques par l’ouest.
Barbosa passe sur le vaisseau amiral, la Trinidad, et c’est un autre Portugais, Luiz Afonso de Góis qui le remplace comme capitaine de la Victoria. Serrão demeure capitaine de la Concepción.
Ce changement de navire, ajouté aux divergences des sources, laisse à penser que le véritable commandant de la flotte est désormais Duarte Barbosa, secondé par João Serrão. [1]

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L’Assaut sur Mactan et la Mort de Magellan

 

Samedi 27 avril 1521 – Matin
Mactan (Philippines)

En pleine nuit, les esquifs européens, chargés d’une soixantaine d’hommes en armes, traversent le canal séparant Cebu de Mactan. À leur suite, une vingtaine de balangays emportant deux mille Cebuanos.
Ils contournent l’île par le nord et arrivent dans une baie, en vue de ce qui constitue le village le plus important de l’île, sur laquelle règne le datu Lapulapu.

Le soleil est encore couché et ne se lèvera que dans trois heures. [1]

 

 

Le lieu présumé est celui où s’érige aujourd’hui le monument commémoratif de la bataille. Il est situé dans le quartier (barangay) de Mactan, et la baie se nomme « Magellan Bay ».

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Insoumission de Mactan

 

Vendredi 26 avril 1521
Cebu (Philippines)

Suite à l’incendie du village de Bulaya, qui refusait de se soumettre à Humabon, Magellan exige un tribut de la part des habitants de l’île de Mactan.

 

Deux versions très différentes existent concernant la manière dont cet « impôt » va être acquitté.

Antonio Pigafetta raconte que le fils du datu Zula se présente à la cour d’Humabon avec de bien maigres présents : seulement deux chèvres. Son père ne peut donner plus de peur de s’attirer les foudres du datu Lapulapu, [1] qui règne sur l’île. Mais si Magellan consent à lui fournir une chaloupe et des hommes armés, il promet de renverser le chef rebelle et de se mettre au service de l’Espagne. [2]
Dans le récit du pilote génois (Leone Pancaldo ou Giovanni Battista da Ponzoroni), Magellan exige de Mactan trois chèvres, trois porcs, trois mesures de riz et trois de miel. Lapulapu lui fait répondre qu’il ne fournira que deux de chaque ; soit Magellan s’en contente et les denrées lui seront envoyées, soit il refuse il ne recevra rien. [3]

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Incendie d’un village et guérison miraculeuse

 

Courant avril 1521
Cebu (Philippines)

Afin de s’assurer que le raja Humabon (depuis baptisé Carlos) se fasse respecter de tous, Magellan décide un jour de convoquer à une messe plusieurs chefs locaux réfractaires, ainsi que deux frères du souverain. Le premier, père du prince héritier Hernando, est nommé « Bondora » par Antonio Pigafetta [1] ; il s’agit en réalité d’un titre honorifique désignant une sorte de lieutenant du souverain ou un gouverneur. L’autre se nomme Cadaro.
Sur place, il leur demande de jurer allégeance à Humabon et les hommes s’exécutent.
Puis il invite le raja lui-même à jurer solennellement fidélité au roi d’Espagne ; il rappelle alors au Cebuano qu’il devra mourir plutôt que de faillir à cet engagement.

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