Nationalité | Grec [1] |
Origine | Chios (Grèce) [2] |
Alias | Francisco Albo [3] Francisco de Albo [4] Francisco Alvo [5] François Albo [6] Francisco Alvaro [7] |
Navire | Trinidad |
Fonction | Maître d’équipage (Contramaestre) |
Note(s) | Époux de Juana, de Rhodes [8] |
Destin | Survivant (18 de la victoria) |
Francisco Albo revient en Espagne avec la Victoria. |
Francisco Albo est né à une date inconnue sur l’île de Chios (Χίος/Chíos), à l’époque territoire de la République de Gênes (Scio), où les Grecs constituaient environ 80% de la population.
De manière paradoxale, si le marin a laissé un journal de bord (Derrotero del viaje de Magallanes desde el cabo de San Agustín en el Brasil, hasta el regreso a España de la nao Victoria), où il consigne les coordonnées de navigation et quelques chroniques du voyage, on sait assez peu de choses le concernant, y compris ses agissements au cours du périple.

Embarqué comme contremaître sur la Trinidad, le vaisseau amiral, il ne commence à prendre des relevés que lorsque l’armada arrive en vue du Brésil. Cristóbal Bernal suggère que c’est parce jusqu’ici, le monde est « connu » ; il n’y a donc pas de nécessité ou même d’intérêt à noter les positions. De plus, il est vraisemblable qu’il ait attendu d’avoir franchi le méridien de Tordesillas (46° 30’ W) et d’être entré en territoire espagnol. [9]
Ses relevés permettent surtout de suivre avec une relative précision (il ne notait que la latitude et le cap) l’incroyable traversée du Pacifique durant laquelle les trois navires restant ne vont apercevoir quasiment aucune terre, si ce n’est des îlots inhabités, malgré le passage au milieu d’archipels (Tuamotu, Kiribati, Marshall)
Le 26-27 avril 1521, Albo fait vraisemblablement partie de la quarantaine d’hommes qui participent au débarquement sur l’île de Mactan, où Magellan trouvera la mort.
Lorsque les deux derniers navires se séparent, Albo choisit de partir avec la Victoria et Juan Sebastián Elcano, plutôt que de rester sous les ordres de Gonzalo Gómez de Espinosa à bord de la Trinidad.
Un choix judicieux puisqu’il sera parmi les 18 marins qui atteindront l’Espagne en septembre 1522 à bord d’un navire en très mauvais état.
Convoqué à la cour du roi à Valladolid, Elcano choisit d’emmener avec lui Francisco Albo et Hernando de Bustamante. [10]
Tous trois sont questionnés par l’alcade Sancho Díaz de Leguizamo (18/10/1522) au sujet de différents aspects du voyage : quelles sont les raisons des tensions entre Magellan et Cartagena et de l’abandon de ce dernier, Espinosa a-t-il été récompensé pour avoir tué Mendoza, pourquoi ont-ils fait autant d’escales, où se trouve l’or dont parlent les rapports, ou encore comment fut tué Magellan.
Francisco Albo se voit octroyer une rente de 133 ducats [11] et des armoiries. [12]
On ignore ce qu’il devint ensuite.
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[1] Certains auteurs (Gumma y Marti, Queirós Veloso) suggèrent qu’il aurait pu être Français. Au regard du peu d’informations existant sur l’homme et du nombre de sources le présentant comme Grec, ceci reste peu probable.
Gumma, Semaine internationale des géographes, des explorateurs et des ethnologues (1922), p.60 (le nomme « François »)
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.463 : « (…) probablement français »
[2] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLV, p.60
[3] Bernal, Relación de expedicionarios su cargo y sueldo (2014), p.2 [voir aussi p.28]
Bernal, Interrogatorio tras la aventura (2014)
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLV, p.60 ; LXIII, p.162 ; LXVII, p.199
Cat, Les grandes découvertes du treizième au seizième siècle (1882), p.218
Charton, Voyageurs anciens et modernes – Tome III – Fernand de Magellan, voyageur portugais (1863)
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939)
Serrano, La tripulación, #6
[4] Navarrete, Historia de Juan Sebastián del Cano (1872), p.225 (début du journal)
[5] Bernal, Relación de la gente que llevó al descubrimiento de la Especiería (2014), p.15 & p.24
Peillard, Magellan / Antonio Pigafetta (1984), p.296
[6] Gumma, Semaine internationale des géographes, des explorateurs et des ethnologues (1922), p.60 & p.62
[7] Gumma, Semaine internationale des géographes, des explorateurs et des ethnologues (1922), p.60
[8] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLV, p.60
À l’époque, l’île de Rhodes était dirigée par les Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem (1307-1522).
[9] Bernal, Derrotero de Francisco Albo (2015), p.2
[10] La transcription (en espagnol) de ces témoignages est disponible en ligne, sur le site Sevilla.2019-2022
[11] Pas de sources pour le 16e siècle. Néanmoins, pour avoir une idée, le ducat du 18e siècle valait environ 16 € actuels ; soit une prime d’environ 2 128 €, une somme généreuse pour l’époque.
[12] Cat, Les grandes découvertes du treizième au seizième siècle (1882), p.218