Nationalité | Français – Basque |
Origine | Espelette (Nouvelle-Aquitaine, France) [1] |
Alias | León de Ezpeleta [2] León de Espeleta [3] Léon de Expelta [4] |
Navire | Trinidad |
Fonction | Notaire (Escribano) |
Note(s) | – |
Destin | Décès (01/05/1521) |
Leon de Ezpeleta est tué lors du Banquet de l’île de Cebu (Philippines). |
Leon de Ezpeleta est originaire de la commune d’Espelette (Nouvelle-Aquitaine, France). Celle-ci se dit Ezpeleta en basque et Espeleta en occitan (d’où les variantes du nom de Leon), et signifie « lieu planté de buis ». [5]
Espelette se trouve dans le Labourd (Lapurdi en basque, Labord en occitan), l’une des sept provinces basques traditionnelles (ou Zazpiak Bat – les sept en un), qui est intégrée au royaume de France en 1451 et le siège de Bayonne. Elle conserve néanmoins une assemblée propre (Biltzar) jusqu’en 1789, ce qui confère à la région une certaine autonomie (politique, économique et militaire). Le Labourd est notamment spécialisé dans la chasse à la baleine (en Mer du Nord, puis au Labrador et à Terre-Neuve dès 1530), dont il tire de l’huile qu’il revend aux Français et aux Castillans. Il semble également que le gouvernail soit une invention locale (on parle au XIIe siècle de barre « à la Navarraise » ou « à la Bayonnaise »).
Il existe une seigneurie d’Espelette entre 1059 et 1694, qui devient baronnie en 1462, lorsque Louis XI « le Prudent » reprend la région aux Anglais.
On ignore si Leon de Ezpeleta appartenait à cette lignée ou s’il était simplement « Léon d’Espelette » ; ce qui est certain, c’est que sa fonction d’escribano en faisait quelqu’un de lettré (chose peu commune pour l’époque).
« Leon » ne prend pas d’accent en basque (qui était probablement sa langue maternelle).
Leon de Ezpeleta embarque comme notaire (escribano) sur la Trinidad, le vaisseau amiral commandé par Magellan.
Il peut être considéré comme un homme de confiance du capitán general, dans la mesure où il rédige et signe tous ses documents, mais s’exprime également parfois en son nom.
Suite aux évènements de San Julián, Fernão de Magalhães demande une enquête officielle concernant la mutinerie, la requête étant rédigée et signée par Ezpeleta. [6]
Quelques mois plus tard, dans le Détroit de tous les Saints (Estrecho de Todos de Los Santos, futur Détroit de Magellan), alors que le passage vers l’ouest est découvert, Magalhães décide de prendre conseil auprès de ses capitaines. Le mercredi 21 novembre 1520, Leon de Ezpeleta adresse une missive à destination de la Victoria, enjoignant Duarte Barbosa (capitaine du navire et beau-frère de Magellan), Andrés de San Martín, le Maître de Bord (Maestre) et le Maître d’équipage (Contramaestre) de donner leur avis sur la suite à donner à l’expédition. [7]
Mardi 19 mars 1521, peu après l’arrivée aux Philippines, Leon de Ezpeleta aurait supervisé la signature d’un accord de paix entre Magellan et le chef local de Suluan. Cependant, l’authenticité des documents découverts en 1934 (qui décrivent en détails le séjour de Magellan à Homonhon, et notamment ses échanges avec le chef local, Garas-Garas) reste à déterminer. [8]
À l’arrivée à Cebu, dimanche 7 avril 1521, Ezpeleta sert de porte-parole auprès du souverain Humabon, accompagné du traducteur Henrique. [9]
Si Humabon leur dit qu’ils sont les bienvenus, ils doivent cependant, comme tous les visiteurs, s’acquitter d’une taxe pour avoir le droit de commercer. Ezpeleta (via Henrique) refuse, répliquant que Magellan, eu égard à la grandeur de son roi, ne payera aucun droit à aucun souverain. Si Humabon désire la paix, il aura la paix ; s’il désire la guerre, il aura la guerre. [10]
Descendu à terre pour participer au banquet organisé sur l’île de Cebu (Philippines), mercredi 1er mai 1521, Leon de Ezpeleta est tué dans l’embuscade tendue par le roi Humabon.
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[1] Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #3
[2] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXIII, p.162
Bernal, Relación de la gente que llevó al descubrimiento de la Especiería (2014), p.15-24
Bernal, Información recibida en Sevilla, a 22 de Mayo de 1521, a petición de Álvaro de la Mezquita, y en virtud de su poder, sobre lo que acaeció en un levantamiento que hubo en 1520, entre la tripulación de la nao San António, estando en el puerto de San Julián (2015), p.11-12
[3] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVIII, p.227
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #3
Bernal, Declaración de las personas fallecidas en el viaje al Maluco (2014), #66
[4] Peltier, Un journal du monde (2008)
[5] Site de la Mairie d’Espelette
[6] Bernal, Sucesos desafortunados de la Expedición (2015), p.12 : « y firmado de su nombre, el señor capitán general y León de Ezpeleta, escribano de la [nao] capitana ».
[7] Barros, Décadas da Ásia (1563), Década Terceira, Parte Primera, Livro V, Capitulo IX, p.640-645
Sir Stanley of Alderly, Magellan’s Order ot the Day in the Strait (1874) : reproduction et traduction (incomplète) du courrier de Magellan et de la réponse de San Martín.
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.479
[8] Article de blog citant le Philippine Daily Inquirer (le site du journal ne propose des archives que jusqu’à 2017).
Également via Wikipedia (EN) : First Mass in the Philippines – First Mass
[9] Son nom n’est pas explicitement indiqué lors de la première visite, mais il l’est le lendemain lors de la deuxième ; il est plus que vraisemblable que les deux mêmes hommes se soient rendus à terre les deux fois.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.56 ; Charton p.303)
[10] Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.57 ; Charton p.303)
Denucé, Magellan. La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.312-313