Hans Alemán

Nationalité Allemand
Origine 1500 ? – Aix-la-Chapelle (Allemagne) [1]
Alias Hanse [2]
Hans [3]
Hans Alemán [4]
Maestre Hans [5]
Maestre Ans [6]
Anze [7]
Anes [8]
Aires [9]
Hans von Aachen / Hans aus Aachen [10]
Juan Alemán de Aquisgrán [11]
Navire Victoria
Fonction Bombardier (Lombardero)
Note(s) Fils de Johann Paul et Sophia, originaires d’Aix-la-Chapelle [12]
Destin Survivant – Les 18 de la Victoria
  Hans Alemán revient en Espagne à bord de la Victoria le 6 septembre 1522

 

Maître Hans est né à Aix-la-Chapelle (Aachen), dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Nordrhein-Westfalen), en Allemagne. [13]
Dans les documents d’époque, elle est nommée « Agan » ; il s’agit sans doute d’une déformation de son nom allemand, Aachen (prononcé « aren »), ou de son nom en bas allemand, Aken, qui était parlé dans cette région. [14] En espagnol, la ville se dit Aquisgrán, qui est un dérivé de son nom latin, Aquisgrana.

Le nom de son père est étrange : Juan Pahulo. Le second terme ressemble à une déformation de Paulo, Paul en allemand. Le premier, se traduit par Johann/Johannes ou Hans/Hannes ; or, si son père s’était prénommé Hans, comme lui, les fonctionnaires chargés de l’enregistrement l’auraient nommé comme tel. Il est donc probable qu’il se soit prénommé Johann.
Quant à  sa mère, le prénom Sofía est transparent : Sophia.

La variante « Hans Alemán » est celle retenue dans la version « rectifiée » des archives officielles, datant de 1815 et réalisée par Don Ventura Collar y Castro, officier supérieur et archiviste des Archives Générales des Indes.

 

 

Hans Alemán embarque comme bombardier (Lombardero) à bord de la Victoria.

Il se trouve à bord de la Victoria lorsque celle-ci quitte Tidore (Moluques), samedi 21 décembre 1521.
À un moment donné (probablement au départ), il est promu connétable (condestable), c’est-à-dire chef des artilleurs. [15]

Hans Alemán revient en Espagne le samedi 6 septembre 1522 avec dix-sept de ses compagnons et trois Moluquois.

À l’arrivée de la Victoria à Séville (08/09/1522), les possessions des marins sont triées et cataloguées. Dans cette liste, on trouve notamment une sorte de cruche contenant des épices (clous de girofle, noix et cannelle) appartenant à « Maître Ans ». [16]

 

 

Le 24 juillet 1525, Hans Alemán embarque avec l’expédition de García Jofre de Loaísa, qui quitte La Corogne à destination des Moluques. Il fait semble-t-il partie de l’équipage de la Santa Maria de la Victoria, commandée par Loaísa lui-même.
Au sein de la flotte, on trouve également Juan Sebastián Elcano, Roldán de Argote, Joan de Arratia, Hernando de Bustamante et Juan de Menchaca.

Des six navires, seule la Santa Maria de la Victoria atteint les Moluques le 29 octobre 1526.
Le conflit avec les Portugais éclate en janvier 1527.

Le 27 mars 1528 arrive à Tidore le Florida, parti depuis le Mexique avec Saavedra aux commandes ; avec une partie des survivants de l’expédition Loaísa, le navire va tenter de retraverser le Pacifique d’ouest en est, mais, comme la Trinidad six ans plutôt, se voit contraint de faire demi-tour. Sur le retour, les marins sont capturés par les Portugais.
Ceux demeurés à Tidore sous les ordres d’Hernando de la Torre signent un armistice en 1529, et sont emmenés à Goa où ils retrouvent les derniers survivants du Florida.
Les 24 derniers survivants sont rapatriés à Lisbonne en 1536.

 

Dans son ouvrage The First Circumnavigators (2016), le chercheur Harry Kelsey, de la Huntington Library, note la présence d’un artilleur allemand du nom de Hans au sein de l’expédition de Ruy López de Villalobos, partie depuis le Mexique à destination des Philippines, en 1542 (un lombardero alemán llamado mahestre Anse). Pour lui, il s’agit de Hans Alemán, rentré en Europe en 1536, puis qui aurait gagné le Mexique, où il aurait intégré cette nouvelle expédition. Le bombardier allemand aurait donc été le premier à effectuer deux tours du monde.

L’historien allemand Christian Jostmann est beaucoup plus circonspect sur le sujet.
Il n’existe en effet aucune preuve directe que Hans soit retourné en Europe : d’après le récit d’Andrés de Urdaneta, Hans Alemán faisait bien partie de ceux qui se sont rendus aux Portugais en 1529 ; mais son nom n’apparaît pas dans ceux de retour à Lisbonne en 1536. Jostmann note néanmoins que l’expédition Loaísa est très mal documentée, ce qui laisse ce point en suspens.
Une chose est certaine : Hans Alemán n’a pas pu gagner le Mexique depuis les Moluques entre 1529 et 1543 : il faut attendre 1565 pour que le San Pedro, commandé par Felipe de Salcedo et Andrés de Urdaneta réussisse la première traversée d’ouest en est du Pacifique.
Christian Jostmann note également la possibilité qu’après sa reddition, Hans Alemán soit demeuré en Asie du sud-est et se soit trouvé aux Philippines en 1543, lors de l’arrivée de Villalobos, dont il aurait rejoint les rangs.
L’historien allemand pointe pour finir le fait que nombre de marins n’étaient cités dans les registres et journaux de bord que d’après leurs prénoms, et qu’il était par conséquent aisé de trouver des homonymes.
Selon lui, il est effectivement possible que Hans Alemán ait effectué deux circumnavigations ; mais il n’en existe pour le moment aucune preuve. [17]

 

 

Hans Alemán ne pas être confondu avec Hans Vargue, bombardier et connétable de la Concepción.

 

 

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________

[1] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.74 : « natural de Agán »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12 : « natural de Agan »
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #190 : « Aquisgrán (Alemania) »

[2] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.74
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12

[3] Denucé, Magellan – La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.380 note 2
Peillard, Magellan / Antonio Pigafetta (1984), p.296

[4] Bernal, Relación de la gente que llevó al descubrimiento de la Especiería (2014), p.21 & p.30

[5] Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #190

[6] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LX, p.140

[7] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LIX, p.137

[8] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVII, p.202 & LXVIII, p.209

[9] Navarrete, Historia de Juan Sebastián del Cano (1872), Appendice VIII, p.271
Denucé, Magellan – La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.380 note
Peillard, Magellan / Antonio Pigafetta (1984), p.296

[10] Wikipédia : (EN) Loaísa expedition / (DE) Maestre Anes

[11] Wikipédia : (DE) Maestre Anes

[12] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.74 : « hijo de Juan Pahulo é Sofía, vecinos de Agán »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12 : « hijo de Juan Pahulo y Sofía, vecinos de Agan »

[13] Il y serait né aux alentours de 1500 (et aurait donc eu environ 19 ans au moment d’embarquer).
Wikipédia : (DE) Maestre Anes (Aucune source directe n’étant citée à ce sujet, l’information est à prendre avec précaution).

[14] On trouve encore aujourd’hui des locuteurs en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, estimés à environ 12% de la population.
Pour plus d’information, voir Wikipédia (EN) : Low German

[15] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVIII, p.209
Navarrete, Historia de Juan Sebastián del Cano (1872),Apprendice VIII, p.271
Jostmann, Auf der Suche nach Hans (Blog de l’auteur, 2021.12.23)

[16] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LIX, p.137
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LX, p.140

[17] Jostmann, Auf der Suche nach Hans (Blog de l’auteur, 2021.12.23)

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