Escale au Cap-Vert

 

Mercredi 9 juillet 1522 / Jeudi 10 juillet 1522
Île Santiago, Cap-Vert

La Victoria arrive en approche des îles du Cap-Vert. Elle passe devant l’île Maio pour atteindre l’île principale de Santiago, où se trouve le port de Rio Grande. [1] Celui-ci est surplombé par le village de Ribera Grande, qui correspond aujourd’hui à Cidade Velha.

L’endroit est un territoire portugais, ce qui met en grand danger l’équipage car ils n’auront aucune assurance d’y être bien accueillis. De cela, les marins en étaient conscients lorsqu’ils ont voté pour rallier ces îles.
Juan Sebastián Elcano décide de mettre au point une histoire que les hommes devront raconter si on les interroge sur leur provenance (et ne rien dire si on ne leur demande rien) : la Victoria appartient à une flotte de trois navires revenant d’Amérique ; au passage de l’équateur, celle-ci a cassé son mât ; retardés par les réparations, et voyant les vivres diminuer, les Espagnols ont décidé de s’arrêter à Santiago, tandis que les deux autres navires poursuivaient leur chemin. [2]
L’état de la caraque, qui prend l’eau, rend l’histoire crédible.

 

Carte Afrique - Cap-Vert
Carte du Cap-Vert, au large de l’Afrique

 

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Errance le long de la côte guinéenne

 

* Victoria *
Fin mai – Début juin 1522
Océan Atlantique – d’Afrique de l’ouest

Après le difficile franchissement du cap de Bonne-Espérance, la Victoria va tracer sa route en suivant globalement un cap NW, malgré de forts courants. Entre le 25 et le 26 mai, au large de la Namibie, la caraque semble même parcourir la plus grande distance journalière de toute l’expédition : environ 300 NM (560 km), à une vitesse de 12,60 nœuds (23 km/h). [1]

Si les conditions de navigation sont plutôt bonnes, les conditions de vie sont, elles, désastreuses.
Comme l’a déjà mentionné Antonio Pigafetta à l’approche des côtes africaines, cela fait déjà plusieurs semaines que l’équipage n’a plus que de l’eau vaguement potable et du riz à se mettre sous la dent. [2]
De fait, les hommes vont commencer à tomber les uns après les autres. Pigafetta en dénombre au total 21 sur deux mois, aussi bien Européens qu’Indiens. Le Declaración de las personas fallecidas en el viaje al Maluco référence 13 marins décédés entre l’Afrique du Sud et l’arrivée au Cap-Vert, ce qui signifierait la mort de 8 indigènes. Les corps sont systématiquement jetés à la mer, comme il est de coutume (et surtout pour des raisons de salubrité). [3]

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Franchissement du cap de Bonne-Espérance

 

Jeudi 8 mai 1522
Afrique du Sud

Après trois mois de navigation dans l’océan Indien, les marins de la Victoria aperçoivent les côtes de l’Afrique. Mais c’est en réalité une bien mauvaise surprise.

Selon leurs relevés, ils avaient estimés avoir franchi le cap de Bonne-Espérance depuis quatre jours, raison pour laquelle dès le dimanche 4, ils avaient mis cap au NW, afin de débuter la remontée de l’Atlantique.
Ils se trouvent en fait aux abords du río del Infante (à quelques huit lieues (47 km, 25 NM) de ce qui est aujourd’hui le Great Fish River), à plus de 800 km (432 NM) à l’est du cap. [1]

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