Nationalité | Espagnol – Castillan ? Irlandais ? |
Origine | Gálvez (Espagne) ou Galway (Irlande) |
Alias | Juan Yres [1] Juan Ires [2] Juanillo [3] Juanello [4] John Irray [12] |
Navire | Concepción |
Fonction | Page (Paje) |
Note(s) | Fils de Shaun et Margarita, originaires de Galvey [5] |
Destin | Décès (20/10/1522) [6] |
Juanillo de Galvey décède lors de la tentative de retraversée du Pacifique de la Trinidad |
D’après les documents d’époque, Juanillo de Galvey est né dans un lieu nommé « Galvey », mais celui-ci n’existe pas, la consonance du nom ne fait pas penser à une ville espagnole, d’emblée. [7]
Il existe en Espagne une ville du nom de Gálvez, dans la province de Tolède, en Castille-La Manche. Cependant, ceci ne constitue pas une preuve définitive : les fonctionnaires de la Casa de Contratación avaient pour habitude d’hispaniser les noms étrangers (d’autant que la plupart des marins ne savaient pas écrire) ; il est donc possible qu’ils aient ici procédé par analogie, transformant une ville étrangère inconnue (Galvey) en un nom local le plus approchant.
Ainsi, l’historien espagnol Tomás Mazón Serrano et l’historien français Romain Bertrand voient dans le terme « Galvey » la ville de Galway, dans la province de Connacht, à l’ouest de l’Irlande. Mais aucun autre élément ne vient étayer une origine irlandaise. [8]
Son prénom Juan (ou Juanillo, soit « petit Jean » [9] ) était donc peut-être en réalité John (en anglais) ou Sean/Shaun (irlandais).
Son patronyme (ou ce qui semble l’être) n’aide pas à se faire une meilleure idée. On trouve deux mentions seulement : Yres et Ires. Les deux sont inconnus. Mazón Serrano l’interprète en Yris, un prénom féminin que l’on trouve en Espagne. [10]
Mais ne faudrait-il pas plutôt y voir une déformation du mot « Irish », soit « Irlandais » ? Ce qui ferait de lui « Shaun l’Irlandais ».
La variante « Juanillo » est celle retenue dans la version « rectifiée » des archives officielles, datant de 1815 et réalisée par Don Ventura Collar y Castro, officier supérieur et archiviste des Archives Générales des Indes.
Juanillo de Galvey embarque comme page (paje) à bord de la Concepción.
On y trouve également un mousse (grumete) nommé Guillem, également né à « Galvey ». Les deux garçons n’ont pas les mêmes parents, mais on peut se demander s’ils n’appartenaient tout de même pas à la même famille.
Lors de l’escale à Santa Lucía (Río de Janeiro), João Carvalho retrouve son fils Juanillo et le fait embarquer. Ce jeune métis n’a aucun lien avec Juanillo de Galvey.
Lorsque la Concepción est incendiée à Bohol (02/05/1521), il est transféré sur la Trinidad. [11]
Il se trouve à bord de la Trinidad lorsque celle-ci quitte Tidore (Moluques), dimanche 6 avril 1522.
Juanillo de Galvey décède le lundi 20 octobre 1522, alors que la Trinidad est revenue au Moluques.
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[1] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXIV, p.173
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1920), XI. Relación de la gente que murio en la nao « Trinidad »
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #156
[2] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVIII, p.237
[3] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVIII, p.83 & LXVII, p.204
Bernal, Relación de la gente que llevó al descubrimiento de la Especiería (2014), p.20 & p.29
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #156
[4] Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.18
[5] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVIII, p.83 & LXVIII, p.237 : « hijo de Juan é Margarita, vecinos de Galvey »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.18 : « hijo de Juan y Margarida, vecinos de Galvey »
[6] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1920), XI. Relación de la gente que murio en la nao « Trinidad »
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #156
[7] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVIII, p.82 : « natural de Galvey »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.17 : « natural de Galvey »
[8] On pourra également noter qu’un page avait en général entre 7 et 14 ans, et s’interroger sur le fait qu’un jeune irlandais de cet âge ait rejoint une expédition au départ de Séville (1 800 km à vol d’oiseau, plus de 2 000 par la mer). À moins que ses parents ne soit venus habiter en Espagne.
[9] Le mot « page » vient du grec paidion (παιδιον), qui signifie « petit garçon ».
Dans le système traditionnel féodal, un page exerçait une fonction de serviteur dans un château, entre ses 7 et 14 ans environ.
[10] L’historien a semble-t-il lui aussi cherché un mot approchant dans sa langue. Par contre, cela vient en contradiction avec l’origine irlandaise qu’il propose.
[11] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVIII, p.237
[12] Bertrand, Qui a fait le tour de quoi ? L’affaire Magellan (2020), p.40