Nationalité | Grec |
Origine | 1476 – Rhodes (Grèce) [1] |
Alias | Miguel Sánchez [2]
Miguel Sánchez de Rodas [3] |
Navire | Victoria |
Fonction | Matelot (Marinero) |
Note(s) | Fils de Juan Sánchez et Juana, originaires de Rhodes (décédés) [4] |
Destin | Survivant – Les 18 de la Victoria |
Miguel Sánchez de Rodas revient en Espagne à bord de la Victoria le 6 septembre 1522 |
Miguel Sánchez est né sur l’île de Rhodes, dans l’archipel du Dodécanèse.
À l’époque, l’île de Rhodes (Ródos en grec) appartient à l’Ordre des Hospitaliers, qui l’ont prise aux Byzantins en 1310, après leur expulsion de Terre Sainte en 1291. Ils s’y maintiennent jusqu’en 1522, avant d’en être chassés par les Ottomans.
Il y serait né en 1476 (et aurait donc eu environ 43 ans au moment d’embarquer). [5]
Les fonctionnaires espagnols de la Casa de Contratación avaient pour habitude d’hispaniser les noms étrangers. Or ici, le patronyme « Sánchez » pose clairement question : est-ce une déformation radicale de son véritable patronyme, ou bien ses parents étaient-ils des Espagnols résidants en Grèce ?
Cette dernière hypothèse est plausible. En 1492, le décret de l’Alhambra ordonne l’expulsion des Juifs d’Espagne. Certains viennent s’établir sur l’île de Rhodes, où ils vont conserver durant plusieurs siècles un parler « judéo-espagnol ». [6]
Si Denucé et Peillard écrivent « né en 1476, à Rhodes », le fait qu’ils ne mentionnent pas de source d’époque rend incertaine la date, mais aussi et surtout le lieu de naissance du marin : il pouvait très bien résider à Rhodes sans y être né (il aurait quitté l’Espagne avec ses parents à l’âge de 16 ans).

Miguel Sánchez de Rodas embarque comme matelot (marinero) à bord de la Victoria.
Il se trouve à bord de la Victoria lorsque celle-ci quitte Tidore (Moluques), samedi 21 décembre 1521.
Miguel Sánchez de Rodas revient en Espagne le samedi 6 septembre 1522 avec dix-sept de ses compagnons et trois Moluquois.
À l’arrivée de la Victoria à Séville (08/09/1522), les possessions des marins sont triées et cataloguées. Dans cette liste, on ne trouve rien appartenant explicitement à Miguel Sánchez (un « Miguel de Rodas » est plusieurs fois cité, mais il s’agit sans doute de son homonyme contramaestre). [7]
Miguel Sánchez de Rodas, matelot (marinero) de la Victoria, ne doit pas être confondu avec Miguel de Rodas, maître d’équipage (contramaestre) de cette même Victoria, et également survivant de l’expédition.
Le « Miguel de Rodas » qui embarque en 1526 dans l’expédition de Sebastiano Caboto à destination des Moluques est bien le contramaestre, et non Miguel Sánchez.
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[1] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.75 : « natural de Rodas »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12 : « natural de Rodas »
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #182 : « Rodas (Grecia) »
[2] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.75 & LXVII, p.203
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12
Bernal, Relación de la gente que llevó al descubrimiento de la Especiería (2014), p.21 & p.30
Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo – La Tripulación, #182
Denucé, Magellan – La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.380 note 2
Peillard, Magellan / Antonio Pigafetta (1984), p.296
[3] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LXVIII, p.210
Navarrete, Historia de Juan Sebastián del Cano (1872), Appendice VIII, p.271
[4] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico :Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), XLVII, p.75 : « hijo de Juan Sánchez é Juana, vecinos de Rodas, defuntos »
Bernal, Relación de expedicionarios que fueron en el viaje a la Especiería, sus procedencia, cargos y sueldos (2014), p.12 : « hijo de Juan Sánchez y Juana, vecinos de Rodas difuntos »
[5] Ni l’historien belge Jean Denucé ni l’académicien français Léon Peillard ne citent de source d’époque par rapport à cette date.
Denucé, Magellan – La question des Moluques et la première circumnavigation du globe (1911), p.380 note 2
Peillard, Magellan / Antonio Pigafetta (1984), p.296
[6] Académie de Lille : Judéo-Espagnols de Rhodes… Et d’ailleurs (PDF)
Il existe également un documentaire, Il était une fois au sud de Los Angeles. Once Upon A Time at 55th and Hoover (2013), sur des Juifs de Rhodes venus s’installer à Los Angeles au début du XXe siècle, conservant leurs traditions et leur langue judéo-espagnole.
[7] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico : Hernando de Magallanes y sus compañeros (1852-1930), LIX, p.136 & LX, p.140