Naufrage du Santiago

 

Dimanche 20 mai 1520
Puerto Santa Cruz (Argentine)

Le 20 mai, après une escale d’environ une semaine dans l’estuaire du Río Santa Cruz, le Santiago se remet en route vers le sud. Le temps est mauvais.

 

 

Lundi 21 mai 1520
Quelque part non loin au sud de Puerto Santa Cruz (Argentine)

Le lendemain, une violente tempête se déclenche. Le Santiago est malmené par des vents violents et peine à progresser.

Carte Argentine - Rio Santa Cruz & Naufrage Santiago
Car de l’Argentine avec le lieu du naufrage du Santiago

 

 

Mardi 22 mai 1520
Environ trois milles au sud de Puerto Santa Cruz (Argentine)

Balloté par la tempête, le Santiago est poussé vers la côte où il heurte un banc de sable. [1] La quasi-totalité de l’équipage réchappe du naufrage, à l’exception de Juan Negro, un mousse serviteur de João Serrão. [2]

Sur le rivage, les marins récupèrent semble-t-il à peu près tout ce qui leur est possible : marchandise, artillerie et équipements divers. [3] Ce qui laisse à penser que le navire se serait bien échoué, mais n’aurait pas coulé (en tout cas pas de suite), ce qui aurait permis à l’équipage de le décharger et expliquerait aussi pourquoi un seul homme trouva la mort.
Cependant, les sources divergent grandement à ce sujet. D’autres estiment qu’ils n’ont, à ce moment-là, rien pu sauver en dehors de quelques planches. [4]

Ils regagnent à pied l’embouchure du Río Santa Cruz, où ils fabriquent un radeau qui leur permet de traverser le fleuve et de gagner la rive nord. [5]
Là, ils érigent des abris et vont se nourrir de coquilles, crustacés et de la maigre végétation locale en attendant des secours. [6]

Pendant ce temps, deux hommes vigoureux (peut-être trois [7] , et dont on ignore l’identité) sont envoyés vers San Julian pour prévenir le reste de la flotte.
Il leur faut environ deux semaines pour parcourir la centaine de kilomètres qui séparent les deux lieux. [8] Un véritable chemin de croix à travers un paysage accidenté, parsemé de broussailles et d’épines, dans le froid et sans vivres : les voyageurs sont contraints de manger des racines et de briser de la glace pour boire.
À leur arrivée à San Julian, les deux hommes sont méconnaissables. [9]

 

 

Exploration du Río Santa Cruz  |  Sauvetage des marins du Santiago  >

 

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________

[1] José Maria de Queirós Veloso précise que cela a lieu « 3 milles plus au sud » (soit ~20 km, 9,5 NM). Tomás Mazón Serrano, qui relaie également cette précision (« Se produce 3 leguas al sur de la desembocadura del río de Santa Cruz »), indique qu’elle provient des écrits de l’historien portugais Fernão de Oliveira (~1560-1570).
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.476

[2] Cat, Les grandes découvertes du treizième au seizième siècle (1882), XVI, p.205
Zweig, Magellan (1938), p.176-177
Via Wikipedia (EN) :
– Cameron, Magellan and the first circumnavigation of the world (1974), p.156

Le journal d’Antonio Pigafetta indique que tous se sont sauvés (affirmation que reprend l’historien américain Laurence Bergreen). Il ne s’agit peut-être pas d’une erreur, mais d’une simple omission, l’esclave n’étant pas considéré comme un marin.
Pigafetta, Primer viaje alrededor del Globo (Civiliter p.27-28 ; Charton p.286 ; Peillard p.116)
Via Wikipedia (EN) :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.157

[3] Sir Stanley, The First Voyage Round the World : The Genoese Pilot’s Account of Magellan’s Voyage (1874)

[4] Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.476
Zweig, Magellan (1938), p.177
Via Wikipedia (EN) :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.157-159

[5] Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.476

[6] Via Wikipedia (EN) :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.157-159

[7] Mazón Serrano, La Primera Vuelta al Mundo

[8] 11 jours selon l’historien portugais José Maria de Queirós Veloso et l’écrivain austro-hongrois Stefan Zweig ; 14 jours selon le Commandant français Olivier Prunet ; deux semaines selon l’historien américain Laurence Bergreen.
Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.476
Zweig, Magellan (1938), p.177
Prunet, Colloque Magellan (2012)
Via Wikipedia (EN) :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.157-159

[9] Queirós Veloso, Revue d’histoire moderne : Fernao de Magalhaes, sa vie et son voyage (1939), p.476
Zweig, Magellan (1938), p.177

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