Nationalité | Génois |
Origine | République de Gênes [1] |
Alias | António [2] António Genovés [3] Antonio Varela [4] Antonio Varesa [5] |
Navire | Victoria |
Fonction | Mousse |
Notes | Fils de Blas de Loso et Jacomina [6] |
Destin | Décès (27/04/1520) |
Antonio Baresa plonge dans la Bahía San Julián (Puerto San Julián, Argentine) pour échapper à une condamnation. Il allait vraisemblablement être accusé de sodomie. |
Il est difficile de savoir où exactement est né Antonio le Génois. Il est juste précisé un moment qu’il est de « Baresa ».
Le plus évident mène au village de Baressa en Sardaigne (prononcé Barèssa en italien et Arèssa en sarde). Or, cette localité ne faisait pas partie de la République de Gênes, même si elle subissait son influence (et que les fonctionnaires espagnols aient ainsi pu faire le raccourci). L’île à l’époque était sous le contrôle des Carroz, une famille d’ascendance germanique originaire de Valence.
Une autre hypothèse serait que « Baresa » soit une déformation de « Varesa », soit Varese. Il existe deux communes de ce nom en Italie, l’une en Lombardie, l’autre sur le territoire de l’ancienne Gênes : Varese Ligure (mais prononcée « Vaize » en ligure).
À noter que son père est identifié comme Blas de Loso, soit Biagio da Lòso. Lòso (prononcé « Lòsso », et aujourd’hui Lozzolo) est une ville du Piémont, ce qui confirme bien son origine « italienne ».
Antonio Baresa embarque dans l’expédition comme mousse sur la Victoria, à la faveur de l’exclusion de Antonio de Lamego. [7]
Son nom est cité comme s’étant noyé dans la baie de San Julián, le vendredi 27 avril 1520. Il se serait jeté à l’eau (et donc suicidé [8] ) pour échapper à des accusations de sodomie ; il pourrait s’agir de simples « railleries », mais cela reviendrait peu ou prou à la même chose à une époque où l’homosexualité était passible de la peine de mort en Espagne. [9] Une autre hypothèse est que Baresa ait tout simplement été jeté par-dessus le bord (acte en rapport avec lesdites accusations). [10]
Son cadavre est découvert le 21 mai 1520. [11]
Certaines sources (Juan Gil ou Laurence Bergreen [12] ) parlent d’un possible lien avec l’affaire impliquant Antonio Salomón, maître de bord sur le même navire et accusé des mêmes faits. Cependant, l’écart temporel important entre les deux affaires fait que ce lien est très discutable. Du reste, il est étonnant que les deux seules accusations de ce type aient eu lieu sur le même navire. De même, ce « crime » implique a priori deux personnes (dont l’une peut ne pas être consentante), alors que chaque fois une seule personne se retrouve accusée.
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[1] Bernal, Relación de expedicionarios su cargo y sueldo (2014), p.13
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), XLVII, p.76 : « natural de Baresa, ques en Genova » ; LXVIII, p.214
[2] Bernal, Relación de expedicionarios su cargo y sueldo (2014), p.13
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), XLVII, p.76
Serrano, La tripulación, #197
[3] Bernal, Declaracion de fallecidos en el viaje (2014), #6
[4] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), LXVIII, p.214
[6] Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), XLVII, p.76
[7] Bernal, Relación de expedicionarios su cargo y sueldo (2014), p.13
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), XLVII, p.76
[8] Il peut paraître étrange au profane de vouloir, pour un marin, se suicider ou bien de mourir en tombant à l’eau ; mais jusqu’au XIXe siècle, l’immense majorité des marins ne savaient pas nager. Pour la France, il faudra attendre la création du collège d’Angoulême (ancêtre de l’École navale) en 1816 pour que soient institués des cours de natation, afin que disparaisse « cette anomalie fâcheuse et singulière qu’on avait remarquée jusque-là, de jeunes gens destinés à vivre sur l’eau et qui ne savaient pas nager » (François-Casimir, baron de Bonnefoux, Nouvelles Annales de la marine et des Colonies (1850), T. III, p.164 et suivantes).
Source : Trois Ponts ! (blog)
[9] Bernal, Declaracion de fallecidos en el viaje (2014), #6 – « celui-ci se jeta dans la mer de Victoria, d’après ce qui semble être une enquête, suite à une accusation de sodomie » (« (…) el cual se echo a la mar de la nao Victoria, segun pareció por una pesquisa, por que lo acusaría un mezo que era somético [sodomítico] (…) »)
Medina, El descubrimiento del Océano Pacífico Hernando de Magallanes y sus compañeros documentos (1852-1930), LXVIII, p.214 – « S’est jeté à la mer car il était accusé d’un crime grave » (« y echóse á la mar, á causa que fué acusado de delito malo »)
Serrano, La tripulación, #197 – « sachant qu’il allait être signalé pour sodomie » (« (…) al saber que iba a ser denunciado por sodomía »)
[10] Via Wikipedia :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.103
[11] Bernal, Declaracion de fallecidos en el viaje (2014), #6
Kronobase
[12] Gil, El exilio portugués en Sevilla. De los Braganza a Magallanes (2009), p. 294-297
Via Wikipedia :
– Bergreen, Over the Edge of the World: Magellan’s Terrifying Circumnavigation of the Globe (2003), p.103